Citations
 

Des paradis plein la tête


Edouard Zarifian

L'espoir, c'est l'homme
 
  L'homme, chaque homme, porte en lui des ressources qu'il ne soupçonne même pas.  C'est dans ses ressources qu’il doit puiser lorsque l'existence le désespère.  Il doit comprendre que cette souffrance existentielle qui est la sienne est en fait le témoignage d'une société qui est folle.  On ne la soignera pas avec des psychotropes.  Le tourbillon infernal qui aspire la société vers le bas peut être arrêté.  Seul l'homme peut sauver la société en commençant par se sauver lui-même.  Encore faut-il peut-être lui dire que c'est possible et lui montrer comment faire.  Ces valeurs éternelles, qu'il porte en lui, ont permis à travers tous les chaos l'essor des civilisations.  Elles ne peuvent disparaître sauf à ruiner les civilisations elles-mêmes.  Elles ont noms la solidarité, l'entraide, le courage, la tolérance.  Elles s'appellent générosité, fraternité et chaleur humaine.  Elles existent toujours, ces valeurs, mais il faut le faire savoir, les valoriser et faire en sorte qu'elles puissent servir d'alternatives aux valeurs uniquement matérielles qui sont imposées.  Il faut la possibilité du choix et il faut que chacun puisse s'exprimer.  Ce n'est pas un hasard si les quelques figures charismatiques de notre société, comme l'abbé Pierre, incarnent ces vertus qui font tellement défaut.  Ce n'est pas un hasard si des personnalités médiatiquement connues s'engagent dans des tâches humanitaires. Il faut redécouvrir les bienfaits de la gratuité.  On peut se sentir bien ensemble en étant liés par des échanges non matériels.  Le temps du changement est venu.  Il faut tracer des voies, montrer des chemins, donner l'exemple, chacun dans son domaine.
  Il existe des remèdes non pharmacologiques à la passivité, au renoncement et à la résignation.   C'est d'abord s'accepter tel que l'on est et pas tel que l'on vous impose d'être.  C'est définir les limites de ses ambitions pour ne pas vivre l'échec, ce qui n'interdit pas de toujours essayer de se dépasser.  C'est préférer sa réussite d’homme en accord avec ses propres valeurs à une réussite sociale définie par les autres.  C'est avoir une opinion personnelle non dictée par la mode du moment.
  Mobiliser toutes ces valeurs c'est construire une société plus humaine, où il ferait meilleur vivre.
 
 


 

Carnets


Henry De Montherlant


  Carnet XX – 1931

  Quand je vois une extrêmement jolie femme au bras d’un type, dans un lieu public, je me dis toujours : « Penser qu’il en a d’elle plein le dos ! »

  Carnet XXI – 1931 – 1932

  Loué soit celui qui rit de lui-même, sans que ce soit pour prévenir le rire des autres.

  Carnet XXX 1935 – 1936

  Renoncer à tout, plutôt qu’à un acte de confiance.
 

 

Tous feux éteints

 

  Année 1966

  Qui donc a écrit ceci, si joli et si juste ? « Comme on a tort de ne pas se prendre au sérieux ! Les autres en profitent. »

  Nous voyons ce que sont les gens à ce qu’ils croient que nous sommes.

  Ceux que nous estimons ont un pouvoir redoutable, celui de nous décevoir, que n’ont pas les autres.
 
 

La marée du soir


  Année 1968

  Nombre de roués, de rusés, bien connus pour tels, et dont il n’est question de nier ni l’intelligence ni l’habileté, soudain, dans un de leurs actes, on les voit naïfs. Bien plus, en telle occasion, ces crocodiles font figure de niais. Les hommes qui, dans leur conduite, à aucun moment – aucun – ne vous ont apparu naïfs, sont extrêmement rares. 

 

  Année 1971

  Il ne faut jamais dire à une femme qui a été en retard au dernier rendez-vous : « Je croyais que tu m’avais quitté comme ça, sans un mot, comme la femme de chambre qui donne ses huit jours après avoir reçu ses étrennes. » Cela lui montre que vous la croyez capable de le faire. Et cela lui glisse dans la tête, peut-être, l’idée qu’un jour elle pourra le faire. Résultat peu heureux, si vous souhaitez de la garder.
 
 
 

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