Citations


 

Soumission à l'autorité


Stanley Milgram

 

Doute intérieur, extériorisation de ce doute, désapprobation, menace, désobéissance – telles sont les étapes du difficile chemin que seule une minorité de sujets est capable de suivre jusqu'à son terme. Toutefois, il ne s'agit pas là d'une conclusion négative. Elle a au contraire le caractère d'un acte positif, d'une volonté délibérée d'aller à contre-courant. C'est à la soumission que s'attache la notion de passivité. La désobéissance exige non seulement la mobilisation des ressources intérieures, mais encore leur transformation dans un domaine situé bien au-delà des scrupules moraux et des simples objections courtoisement formulées : le domaine de l'action. On ne peut y accéder qu'au prix d'un effort psychique considérable.
Pour beaucoup de nos participants, il est pénible de revenir sur la promesse qu'ils ont faite à l'expérimentateur de lui prêter leur concours. Alors que le sujet obéissant rejette sur ce dernier la responsabilité de son action, le sujet rebelle accepte celle de détruire l'expérience. Par son refus, il croit avoir nui à l'intérêt de la science, contrecarré les projets de l'expérimentateur, s'être montré indigne de la tâche qui lui avait été confiée. En réalité, c'est à cet instant précis qu'il nous a fourni la mesure de base que nous cherchions en même temps que la preuve formelle de l'existence de valeurs nobles propres à l'espèce humaine.
Le coût de la désobéissance, pour celui qui s'y résout, est l'impression corrosive de s'être rendu coupable de déloyauté. Même s'il a choisi d'agir selon les normes de la morale, il n'en demeure pas moins troublé par l'idée d'avoir délibérément bouleversé une situation sociale définie, il ne peut chasser le sentiment d'avoir trahi une cause qu'il s'était engagé à servir. Ce n'est pas le sujet obéissant, mais bien lui, le rebelle, qui ressent douloureusement les conséquences de son action.


La passion de détruire


Erich Fromm

 
  Pour le caractère sadique, il n’existe qu’une qualité digne d’admiration : la puissance. Il aime et admire ceux qui détiennent le pouvoir et il se soumet à eux ; tandis qu’il méprise et veut contrôler ceux qui sont faibles et ne peuvent riposter.
 

 

Bernard Kouchner


A ne rien attendre des hommes, on souffre moins de leur fréquentation.

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